Nicolaï 1935, I; p. 241.

 

POT

Cette sorte de papier tirait son nom du filigrane qui figurait un Pot; les types les plus anciens sont italiens. (V. Briquet, du nº 12.887 à 12.890.) Tous les autres sont français.

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Les nº 12.891 à 12.897, 12.904 et 12.905 sortent à peu près sûrement de deus moulins du Sud-Ouest, peut-être de l'Angoumois; durée de ce filigrane: environ quinze ans. Quoique de style différent, les nos 12.898 à 12.903, 12.906 et 12.907 appartiennent à la même région.

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Les nos 12.606, 12.608 et 12.611 paraissent provenir de l'Est.

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Les Pot à grandes fleures, et probablement aussi le Pot au grand rosier sont auvergnats (nos 12.910 à 12.915).

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Les types des nos 12.868 à 12.882, accompagnés d'initiales sont du Midi de la France, de la Touraine et de la Normandie.

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Le Pot est figuré tantôt avec deux anses (ce sont surtout les plus anciens, les Italiens), tantôt avec une seule anse. Les formes, comme les ornements, varient à l'infini.

Le papier au Pot s'appelait aussi, indifféremment, papier Cartier parce qu'il était employé d'une façon toute spéciale dans la fabrication des cartes à jouer. C'est la feuille de papier pot qui recevait l'impression des figures et des points des cartes.

Il était fourni aux maîtres fabricants de cartes à jouer par les Régisseurs du droit sur les cartes, de manière à empêcher la fraude.

La fabrication du papier cartier se déveoppa considérablement en Angoumois et en Périgord à partir du moment où les villes d'Angoulême, de La Rochelle, de Bordeaux, de Limoges, d'Agen, de Nérac, de Villeneuve-sur-Lot, furent autorisées à fabriquer des cartes à jouer, chacune avec leur portrait spécial. Bordeaux fabriqua en outre les cartes de Béarn, du pays basque (dans le genre du portrait espagnol) et des cartes pour l'exportation au moule espagnol pour l'Espagne et l'Amérique du Sud, pour les colonies françaises, et aussi des cartes au portrait anglais, pour l'Angleterre et l'Amerique du Nord (47).

Le meilleur papier cartier se fabriquait dans l'Angoumois où le Hollandais passaient de grosses commandes. Mais les Moulins du Périgord travaillaient plus particulièrement pour les maîtres cartiers bordelais.

Il s'en faisait plusieurs formats:

1º le grand cartier dit Dauohiné;

2º le cartier grand format;

3º le cartier ordinaire, d'un format, plus réduit.

 

Il y avait une autre sorte de papier pot désignée sous le nom courant de papier écolier, papier blanc common dont le nom suffit à indiquet la nature de son emploi.

Les formats, dimensions et poids du papier pot sont déterminés au Règlement de 1742.

Briquet a réparti le Pot en deux groupes: le Pot à deux anses et le Pot à une anse, ce qui vaut assurément quant à la forme, mais sans autre intérêt, et il a classé en conséquence.

Nous avons préféré suivre encore ici l'ordre chronologique, car on pourra voir que les deux types ont été simultanément en usage pendant tout le XVIe et le XVIIe siècle.

Ce filigrane abonde dans le Sud-Ouest; en outre des spécimens inédits que nous en donnons, on rencontre encore le pot à deux anses à Angoulême en 1547, 1550 et 1554; à Agen, 1554; à Bayonne, 1552; à Bayonne, 1552, 1595, 1596, 1597; à Navarrenx, 1556; à Luc-de-Béarn, 1560, etc., (V. Briquet, du nº 12.873 à 12.900), et le Pot à une anse à Bayonne de 1461 à 1570. (V. Ibid., du nº 12.555 à 12.788.)